11 idées reçues sur la sophrologie

par Virginie Robin - Sophrologue certifiée et Praticienne en Hypnose

On entend de plus en plus parler de sophrologie sans forcément savoir ce dont il s’agit. Je vous propose un rapide tour d’horizon des idées reçues les plus fréquemment rencontrées.

1 . « Je suis allé voir un sophrologue, ses massages m’ont fait le plus grand bien. »

Un sophrologue ne masse pas. C’est une technique verbale, sans musique, sans odeur et non tactile.

Par son discours, également appelé Terpnos Logos, le sophrologue va guider la personne pendant la séance. Ainsi, par l’intermédiaire de sa voix et du vocabulaire choisi, le praticien interagit avec le consultant. Le ton de la voix est doux et monocorde et les mots utilisés correspondent au registre verbal de la personne et à l’objectif de la séance. Des moments de silence plus ou moins longs viennent ponctuer ce discours, afin de permettre l’intégration des différents ressentis.

Si votre sophrologue est en train de vous masser, c’est que vous êtes peut-être chez votre esthéticienne !

2. « La sophrologie et l’hypnose, c’est la même chose. »

Non ce n’est pas pareil !

Bien que les 2 techniques aient des similitudes, comme l’utilisation de la voix, de la visualisation et de la modification du niveau de vigilance (passage à un état d’attention situé entre la veille et le sommeil, scientifiquement mesurable grâce à un électro-encéphalogramme), la sophrologie et l’hypnose diffèrent en plusieurs points.
En sophrologie, outre les suggestions mentales, on utilise des exercices « dynamiques », alliant mouvements doux et respiration, alors qu’en hypnose les séances se déroulent toujours d’une manière statique.
Le niveau de vigilance recherché lors des séances d’hypnose (ondes cérébrales thêta) est plus profond que le niveau de vigilance recherché en sophrologie (ondes cérébrales alpha).
En hypnose, on fait appel aux ressources de l’inconscient, alors que la sophrologie s’adresse à la conscience de l’individu.

Si à la fin de la séance vous avez ouvert les yeux à 5 : rappelez-vous, c’était de l’hypnose !

3. « Mon sophrologue est un fin psychologue ! »

Eh non. La sophrologie et la psychologie ce n’est pas pareil.

Le sophrologue ne se penche pas sur les causes des difficultés que peut rencontrer la personne qu’il reçoit mais uniquement aux ressentis qui y sont liés. Il n’est pas habilité à analyser ou à expliquer des comportements, auquel cas il outrepasserait ses compétences !
En sophrologie, comme dans le cadre d’un suivi avec un psychologue, il y a des temps d’échanges, mais ceux-ci sont plus courts et uniquement centrés sur le vécu de la séance.
Une bonne partie de celle-ci sera consacrée à des exercices dynamiques et statiques. C’est la pratique consciencieuse de ces exercices qui vous permettra d’amorcer les changements escomptés.  

Et si vous avez besoin de réponses, la pratique régulière amorcera des prises de conscience et peut-être trouverez-vous seul la réponse à vos questions…

4. « La sophrologie, c’est de la relaxation. »

La sophrologie n’est pas une méthode de relaxation !

Il existe différentes techniques de relaxation (du mot latin relaxatio : action de se relâcher, détente) que nous ne détaillerons pas ici. Toutes ces techniques permettent une détente physique et psychique.
En sophrologie, la relaxation n’est pas un but mais un moyen d’accéder à un niveau de vigilance appelé niveau sophroliminal, situé entre la veille et le sommeil. Il est nécessaire d’accéder à ce niveau de vigilance pour pouvoir mettre en œuvre le travail sophrologique et amorcer les changements nécessaires à son bien-être.

Comme le dit maître Yoda : « Peut-être relaxé serez-vous, sûrement d’autres objectifs vous atteindrez »

5. « La sophrologie, c’est magique. »

Certainement pas !

En sophrologie, la personne est actrice de son propre bien-être. C’est grâce à une pratique régulière, volontaire et méthodique qu’elle va pouvoir accéder à un bien-être profond et durable.

Les bienfaits ressentis ont une origine tangible. Il n’y a rien de «magique » là dedans. Ni de sorcier d’ailleurs.
De plus, à l’origine de la sophrologie, on trouve des concepts thérapeutiques connus par le corps médical comme la psychanalyse, la méthode Vittoz, la méthode Coué, la relaxation
progressive ou encore la psychologie par exemple.

Alors non, le sophrologue n’est pas un sorcier ou un magicien. Juste une personne qui va vous transmettre une méthode qui vous apportera sérénité et bien-être, sans formule magique ou potion.       

6. « La sophrologie est une pratique énergétique/un soin énergétique/une thérapie énergétique »

La sophrologie ne fait pas appel à des énergies cosmiques ou autres.

Un soin énergétique met en jeu une énergie, qu’elle soit magnétique, universelle, spirituelle, divine.

Il existe moultes techniques dites énergétiques (magnétisme, reiki, …). Celles-ci induisent que chacun possèderait en lui un fluide, une énergie, qu’il pourrait transmettre à l’autre et faire circuler en lui.

En sophrologie, on utilise la respiration, la détente musculaire et la visualisation positive. Il n’est pas question d’énergie ou de fluide. La sophrologie repose sur des concepts thérapeutiques éprouvés. Le consultant va puiser en lui ses propres ressources pour être
acteur de son bien-être.

Si votre sophrologue vous parle d’énergie, cherchez-la en vous et fuyez !

7. « Aller voir un sophrologue coûte cher. »

Tout est relatif !

La sophrologie est une thérapie dite brève, au même titre que l’hypnose : il faut compter en général entre 8 et 10 séances pour un accompagnement de qualité.

Le sophrologue est censé vous guider vers votre autonomie. Ainsi, au bout de quelques séances, vous serez à même de pratiquer seul.

Il est également possible de pratiquer la sophrologie en groupe, ce qui revient en général à une quinzaine d’euros par séance, voire moins.

Il faut savoir également que de plus en plus de mutuelles prennent un certain nombre de séances en charge.

Alors, chère la sophrologie ?                                                                                    

8. « La sophrologie, c’est pour les douleurs. »

La phonétique du terme prête parfois à confusion (sophro comme souffrance comme douleur). En fait, le mot vient du grec ancien : sôs (harmonieux), phren (esprit), logos (science). On pourrait dire que c’est la « science de l’esprit harmonieux ».

La sophrologie pourra vous aider à gérer des douleurs chroniques ou ponctuelles, de façon à sensiblement diminuer votre supplice et ainsi contribuer à faciliter votre quotidien. Elle ne se substitue pas à un traitement médical.

La sophrologie a bien d’autres champs d’application comme la gestion des émotions, la confiance en soi, faire face aux changements, préparer un évènement précis ou encore maîtriser ses phobies et ses addictions.   

La sophrologie, pour les douleurs? Oui, mais pas que … 

9. « La sophrologie se pratique en groupe. »

Pas seulement !

Elle peut également se pratiquer en séance individuelle, dans l’intimité du cabinet du sophrologue ou à votre domicile si le praticien propose ce service.

Outre le fait qu’en groupe on soit plusieurs (logique me direz-vous…), il y a une différence fondamentale entre les deux approches.

En groupe, on va travailler sur des objectifs communs à tous et souvent généraux (gérer le stress, améliorer son sommeil, etc…), alors que les séances individuelles sont axées sur une problématique précise et personnelle . Elles sont construites autour des besoins et de l’objectif du consultant et les exercices sont personnalisés et adaptés.

 

10. « La sophrologie, c’est comme du yoga. »

Pas vraiment …

Le yoga, issu de l’hindouisme, est une discipline corporelle et spirituelle. Il permettrait la libération de l’Homme par l’union avec l’Absolu.

Le fondateur de la sophrologie, Alfonso Caycedo, s’est entre autre inspiré du raja-yoga (l’une des sept écoles principales de yoga) pour créer sa discipline. C’est pour cela que l’on peut parfois trouver des similitudes avec certains exercices dynamiques de sophrologie
(mouvements associés à la respiration, conscience des mouvements).

Les exercices de yoga sont plus physiques et demandent davantage d’entraînement et de souplesse.

En sophrologie, on ne vous demandera pas de vous asseoir en lotus ou de prendre la position de la grenouille !

11. « La sophrologie, c’est de la méditation en pleine conscience. »

On confond souvent les deux et pourtant…  c’est différent !

La méditation en pleine conscience est une adaptation des pratiques traditionnelles de la méditation bouddhiste. C’est la forme de méditation la plus populaire en Occident.

La sophrologie s’inspire également de ces techniques, mais pas que. Elle s’inspire également de la psychanalyse, l’hypnose, la relaxation, la neurologie, l’autosuggestion, la phénoménologie, le yoga, le zen ou encore la psychologie.

En méditation pleine conscience, le sujet est concentré sur le moment présent et les émotions et sensations qui y sont liées. En sophrologie, il y a une dimension temporelle puisque le sujet peut être amené à visualiser des souvenirs ou expériences passées ainsi que des projets ou situations futures.

 

Ainsi s’achève ce petit voyage au pays des idées reçues.

À travers cet aperçu sur tout ce que la sophrologie n’est pas, j’espère avoir pu vous fournir quelques éléments de réponse sur ce qu’elle est !

À vous de jouer !